UN POÈTE À NEW YORK de Lorca, magique et truculent.

Seul sur scène au petit théâtre Darius Milhaud du XXe arrondissement, Mario Tomas Lopez incarne admirablement Lorca au cœur du New York de 1929.

 

Fly-Poeta-Mail C’est ce voyage qu’a effectué le poète en plein krash économique. Les poèmes surréalistes qu’il nous rapportent de cette Amérique en crise, demeurent d’une étonnante actualité. Face à la folie de cette « civilisation sans racines », le poète nous ramène à l’humain en opposant dans une langue marquée par le « duende » et le surréalisme, la magie truculente de Harlem à la froide indifférence de Wall Street.

« Aujourd’hui je ne viens pas pour vous amuser. Je n’en ai ni l’envie, ni le goût, ni le désir. Je suis plutôt venu me battre. Me battre au corps à corps contre une masse tranquille, car ce n’est pas une conférence que je vais vous donner, c’est une lecture de poésies, de ces poésies qui sont ma chair, ma joie et ma peine. » C’est cette lecture au corps à corps qui va servir de trame aux Oiseaux migrants, une troupe franco-espagnole, pour construire une mise en scène dépouillée mais d’une grande efficacité.

D’entrée de jeu, Mario Tomas Lopez, nous transporte dans ce New York transfiguré où où cohabitent les riches blancs de Manhattan, « des suicidés aux mains pleines de bagues », avec les noirs de Harlem « qui représentent, n’en déplaise à certains, l’élément le plus spirituel et le plus délicat de ce monde ». L’acteur parvient à préserver ce délicat et rare équilibre entre poésie pure et narration. Car les plus beaux poèmes peuvent rapidement devenir assommants s’ils ne sont pas distillés avec art. C’est tous les vendredi à 19h15 au Théâtre Darius Milhaud jusqu’au 18 décembre 2015. un rendez-vous à ne pas rater.

 

 

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