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Damien Caccia  l’artiste qui conçoit l’essentiel du matériel  visuel de l’ODC , exposait récemment ses plus récentes productions.

Damien Caccia, de dos, expliquant sa démarche.

Les 8 et 9 décembre dernier s’est tenue dans les studios Weird Fishes aux Lilas «Damien Caccia Lilas 48 H », une exposition consacrée aux plus récentes expérimentations de ce jeune plasticien de 29 ans. Seulement huit pièces de format et sur supports différents de l’abondante production de l’artiste ont été mis en dialogue dans ce bel et grand espace de la banlieue parisienne. Deux figures étonnantes réalisées sur acrylique et verre ouvrent cet accrochage impeccable. Leur tonalités chaudes affirmées par des traits amples,malgré le format modeste des pièces (50 par 70 cm),  évoquent autant des paysages que des figures ou des masques à la frontières de l’abstraction. Abstraction revendiquée dans « Ouidah », belle variation chromatique sur le noir déclinée sur une grande pièce de tissu de plus de 2 mètres. Le javel y fait office de révélateur au sens propre et figuré ; il fait surgir le travail souterrain de la matière en devenir. C’est « l’œuvre au noir » familière aux alchimistes. Cette transformation est sans doute le leitmotiv de cette belle exposition et probablement aussi le sens de la démarche de ce jeune plasticien qui donne ainsi à voir toute l’étendue de sa palette.

Le javel fait aussi ces offices dans « Spetses » réalisé en dans les îles grecques mais cette fois, c’est la décoloration des bleus qui rappelle le ressac de la mer ou encore celui, lointain, du cosmos. Un œuvre plus modeste, façonné sur plâtre, avec des touches acryliques marron ou beige évoquent les aquarelles de l’automne. Dans un coin, une bâche, a peine déroulée, nous donne à lire, elle,  tel un parchemin, les couleurs bariolées de l’été. Mais c’est « L’herbier no 4   avec ses mouettes galactiques «  ou encore les « Mauvaises herbes », une pièces sur verre encochée sur un socle de pierre ponce, qui prolongent cette subtile translation des saisons mais plus encore du temps qui passe. « Paestum », un éclat de verre coulé dans une béton, en est une belle illustration. Comme un fragment d’éternité.

Ce parcours palimpseste a réuni un public jeune et varié et ce  malgré les perturbations liées aux rassemblements des gilets jaunes. A quand une exposition plus importante ?

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