
Arnaud Benedetti et Carole Mesrobian remettent le Prix à Sebaha Sansal
À l’occasion de la Journée mondiale des écrivains en prison, célébrée le 15 novembre, le P.E.N. Club français – Cercle littéraire international a décerné à la Maison de l’Europe de Paris son Grand Prix à Boualem Sansal, pour l’ensemble de son œuvre et son engagement sans concessions en faveur de la liberté. C’est sa fille Sebaha Sansal qui a reçu au nom de son père le prix des mains d’Arnaud Benedetti, professeur à Paris-Sorbonne de Carole Mesrobian, présidente de ce collectif centenaire qui a fait de la défense de la liberté d’expression son engagement. Parmi les lauréats de ce prix figurent notamment Michel Butor (2000), Václav Havel (2002),
Cette distinction a été remise trois jours après la libération de l’écrivain, obtenue grâce à l’intercession de l’Allemagne qui l’a accueillie et où il est hospitalisé pour un contrôle médical. Outre la diplomatie d’outre-Rhin, sa libération est due au travail sans relâche du comité ad hoc qui s’est formé aussitôt après l’annonce de son emprisonnement. Parmi les nombreux intervenants qui ont pris la parole, notons Michel Derdevet, président de la Maison de l’Europe de Paris, Jean-François Colosimo, Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation, et Roberto Saviano ( en duplex), Madeleine Gobeil, ancienne joiurnaliste , Paul-Saint-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois, Geneviève Garrigos, ancienne présidente d’Amnesty France et conseillère de Paris, l’écrivain Alexandre Jardin, journaliste et écrivain Georges-Marc Benamou, producteur de cinéma et journaliste, ainsi que Catherine Pont-Humbert et Francis Coffinet, président de la commission des écrivains en prison – et des membres du Comité de rédaction de la revue Marianne.
« La guerre culturelle »
Tous ont en souligné l’importance de cette victoire au moment où la liberté d’expression est malmenée ou
instrumentalisée. Est-ce un tournant dans la mobilisation internationale contre les extrêmes dont l’offensive culturelle venue naguère d’Amérique s’amplifie désormais en Europe par les réseaux sociaux ? Il faut l’espérer. La France qui fut souvent un phare pour la défense des droits fondamentaux, chancelle, elle aussi devant l’entreprise concertée de l’extrême droite pour remettre en cause l’État de droit. Qui prendra le leadership dans ce combat ? Sous la houlette de sa nouvelle présidente, Carole Mesrobian, le Pen club français/Cercle littéraire international semble bien décidé à prendre toute sa place dans cette bataille dont l’ enjeu n’est rien d’autre que l’avenir démocratique de l’Europe. Avec ses partenaires comme la Maison de l’Europe, le magazine Marianne, de par sa vocation internationaliste, elle peut contribuer à faire résonner plus fort la voix de la France aujourd’hui.
Encore faut-il que cette vénérable association puisse lever toute ambiguïté sur son nom qui l’associe, à son corps défendant, à la famille Le Pen. Son comité directeur aura-t-il la sagacité de retrouver son nom d’origine : soit le Cercle littéraire international- qui vient en sevond seulement dans son logo ? A suivre
